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Villa Salammbô - Bruno Bodjelal & Julie Skretzschmar
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Bruno BOUDJELAL & Julie KRETZSCHMAR

Arts visuels et Théâtre

Résidence du 9 au 28 février 2022

Il mare cambio de colore

 

Portraits

Bruno Boudjelal

Français d’origine algérienne, il pratique la photographie comme un mode de vie qui interroge sans cesse sa propre identité et nous confronte à la nôtre. Son premier travail conséquent, explorant la communauté turque en France, clairement installé dans la logique d’une enquête documentaire, ne se posait guère de questions esthétiques mais affirmait sa sympathie pour un groupe dont il se sentait proche, ne serait-ce que parce qu’il questionne la présence de l’étranger dans notre monde contemporain. Lorsqu’il décide avec son père de retourner en Algérie, il découvre à la fois un pays, une famille, un monde traversé de violences, des paysages qui lui parlent et des individus avec lesquels il dialogue sans savoir vraiment comment se situer. De là dix années d’exploration très personnelle de l’Algérie, entre carnet de voyage et témoignage, qui vont l’amener à passer du noir et blanc à la couleur, à assumer de plus en plus le fait que son point de vue n’est que subjectif, marqué par son histoire personnelle mais curieux de mettre en perspective le quotidien et l’histoire. Lorsqu’il décide que ce travail en Algérie est terminé, il le structure sous forme d’exposition, de projection et de livre, puis décide de se concentrer sur l’Afrique. Il y organise des stages, des expositions, des événements, découvre et révèle des regards, joue avec les manifestations officielles et ouvre des portes à beaucoup de pratiquants de l’image qui n’ont aucun statut. Tendu entre deux continents, entre deux cultures, il est simplement généreux et revendique sa capacité à comprendre et à transcrire un complexe problématique entre le Nord et le Sud.

Julie Kretzschmar

Metteure en scène, elle a commencé́ petite à jouer et à inventer des histoires dans un lieu utopique des Cévennes, dans lequel son père et d’autres prenaient le soin de transmettre et de fabriquer de l’imaginaire avec une communauté́ d’enfants. Puis elle s’est formée au Conservatoire d’Art Dramatique de Montpellier et a fondé la compagnie l’Orpheline est une épine dans le pied. Elle a aussi suivi de longues études juridiques et n’a pas terminé une thèse de doctorat en philosophie du droit. Elle voyage et travaille beaucoup depuis une vingtaine d’années, notamment dans les pays du monde arabe et en Afrique. La compagnie développe une écriture scénique qui mêle théâtre, littérature et création musicale. Elle s’attache à travailler les écarts entre l’uniformité des représentations géopolitiques et des représentations poétiques, à chercher des formes de représentations des questions post-coloniales. C’est à partir du dialogue initié avec des auteurs contemporains, d’une curiosité vers le geste -au sens propre- littéraire qu’ont été imaginé les projets de création depuis une dizaine d’année (parmi eux, Mustapha Benfodil, Kamel Daoud, Hamida Hayachi, Jean-Luc Raharimanana, Fiston Mwanza Mujila…) Elle initie, dans le cadre du Festival de Naples en 2019 aux côtés de Bruno Boudjelal, photographe, Il mare ha cambiste Colore. Un projet d’écriture pour le plateau sur les manières de vivre des jeunes migrants subsahariens, dans quelques grandes villes (Naples, Tunis, Tanger, Barcelone, Athènes et Marseille). Par ailleurs, elle a fondé et dirige une structure de production Les Bancs Publics et un festival international Les Rencontres à l’échelle dont l’édition 2020 sera la quinzième édition, installés à Marseille au sein de la Friche la belle de Mai.

 

Projet de création artistique à la Villa Salammbô

La démarche de Bruno Boudjelal et Julie Kretzschmar s’appuie sur une écriture hybride, entre la photographie et le théâtre ; deux écritures entremêlées pour produire des récits et des images documentaires sur la mise en fiction des parcours migratoires. "Notre travail s’attache à la présence des migrants subsahariens dans plusieurs villes du pourtour méditerranéen : Naples, Tunis, Tanger, Marseille, Barcelone, Alger. Il s’agit pour nous d’arpenter une vile, de fouiller sa cartographie, de comprendre son organisation sociale, à travers un prisme : celui de sa porosité à la présence migratoire récente. Celle de ces hommes et de ces femmes dont la présence oscille entre une présence réelle tout autant que fantomatique, puisque par nature souvent clandestine donc en partie cachée. Un projet à la croisée de plusieurs disciplines, dont le processus de recherche et de production se décline, en plusieurs chapitres et, dans différentes villes de l’espace euro-méditerranéen."

 

 

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