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Villa Salammbô - Sami Tchak & Annie Ferret
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Sami TCHAK & Annie FERRET

Littérature

Résidence du 18 juin au 28 juillet 2023

Ces lieux où l'âme frémit

 

Portraits

Sami Tchak, né en 1960 au Togo, est titulaire d’une licence de philosophie obtenue dans son pays, à l’Université de Lomé, et d’un doctorat de sociologie soutenue à l’Université de Paris V, est un romancier et essayiste. De sa production, on peut citer Place des fêtes (Gallimard, 2001), Hermina (Gallimard, 2003), La fête des masques (Gallimard, 2004, Grand prix littéraire d’Afrique noire, traduit en italien et en espagnol), Le paradis des chiots (2006, Mercure de France, 2006, prix Ahmadou Kourouma, 2007), Filles de Mexico (2008, Mercure de France), Al Capone le Malien (2011, Mercure de France), La couleur de l’écrivain (La Cheminante, 2014). En 2018, il publie aux éditions JC Lattès un livre-hommage à son père, Ainsi parlait mon père. Il a obtenu le prix William Sassine pour sa nouvelle Vous avez l’heure ?, le prix Ahmed Baba pour L’ethnologue et le sage et le prix La Renaissance Française de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer avec son dernier livre, Les fables du moineau (Gallimard, 2020). Son dernier roman (novembre 2021), Le continent du tout et du presque rien sort aux éditions JC Lattès.

Annie Ferret est née en France, en Seine-Saint-Denis. Après une agrégation de lettres modernes et des études de linguistique médiévale, elle enseigne pendant dix ans dans le secondaire et l’enseignement supérieur avant de se consacrer entièrement à l’écriture et à son métier de modèle vivant qui lui fait parcourir, depuis 25 ans et à temps plein depuis une douzaine d’années, les ateliers et les écoles d’art. Après des textes courts, elle publie Les Hyènes en 2021 son premier roman chez Grasset et anime des ateliers d’écriture pour les adultes et dans un cadre scolaire.

 

Projet de création artistique à la Villa Salammbô

La genèse de ce projet remonte aux années où nous avons commencé à voyager ensemble. Au gré des salons, des étés, des promenades, nous avons parcouru des lieux tantôt là où une rencontre littéraire, un colloque, un festival nous appelaient, tantôt là où nos pas nous menaient avec une part de hasard, une part de fantaisie. Parfois encore, nous avons choisi des lieux que seul l’un de nous deux connaissait et voulait faire découvrir à l’autre, ou alors nous avons évoqué des souvenirs personnels d’espaces, de villes que nous avions visités l’un sans l’autre, avant de nous rencontrer. Nous avons confronté des expériences passées, nos vécus communs dans le présent, les émotions qui nous traversaient face aux éléments, à l’architecture, aux paysages parcourus. Nous étions saisis, souvent, des mêmes sensations fortes, intangibles, impalpables, mais qui laissent dans l’esprit un grand silence, une étrangeté muette, une étreinte. Nous avons d’abord fait le constat -et nous pouvions naïvement nous croire en cela quasiment uniques au monde- que nous étions davantage transportés par les environnements où la main de l’homme a laissé sa trace, sa marque, oubliant qu’il n’y a aujourd’hui plus beaucoup de terres vierges où la nature n’aurait pas gardé l’ombre d’un humain en elle, néanmoins, au-delà des rives, des fleuves, des ravins, des forêts, des panoramas somptueux offerts par les montagnes, qui nous impressionnaient pourtant, rien ne semblait nous procurer plus grand bouleversement que les villes, les vieilles rues, les bâtiments désaffectés, fenêtres trouées, murs lézardés, mémoire industrielle, sociale et culturelle, traces de civilisation en tout genre. Nous avons un jour écouté Simon Njami parler de la puissance et de l’esthétique des ruines et avons compris, d’accord en cela avec lui, la nécessité de nous en emparer. Là où l’homme était passé et avait parfois tout dévasté dans son sillage, demeuraient une présence et une intention.

 

 

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